Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Céline BERNABE, j’ai 37 ans. Je vis en Guadeloupe depuis 14 ans environ. Je suis assistante de service social diplômée d’État et j’exerce ma profession au sein du Conseil départemental de la Guadeloupe. J’ai suivi ma formation d’ASS au sein de l’EPSS de 2003 à 2006. Je suis également artiste multidisciplinaire autodidacte (professionnelle) : plasticienne, poétesse, performeuse, auteure et dramaturge.
Quel est ton parcours professionnel ?
Après ma formation, j’ai tout de suite été recrutée par le Conseil général du Val d’Oise au sein de l’antenne de Bezons où j ‘y ai exercé deux ans en polyvalence de secteur, avant de partir vivre définitivement en Guadeloupe.
En septembre 2008, j’ai été recrutée à mi-temps par l’association ALEFPA Guadeloupe, Association Laïque pour l’Éducation, la Formation la Prévention et l’Autonomie. J’intervenais en tant qu’assistante de service social au sein d’un SESSAD et d’un SAIS (SESSAD adultes), auprès d’enfants, d’adolescents et jeunes majeurs en situation d’handicap relevant d’un parcours scolaire spécialisé.
Mais mon objectif était d’intégrer le Conseil Départemental car le travail en polyvalence de secteur me correspondait davantage. J’ai été recrutée en avril 2009 et titularisée par la suite.
J’interviens sur deux communes Pointe-Noire et Deshaies.
Quelle a été ta motivation principale pour te former au métier d’assistante sociale ?
Ayant grandi dans un foyer aimant mais avec des proches malades (et une mère infirmière), j’ai très tôt compris : l’importance de l’Autre dans la construction, l’image et estime de soi et la diffusion de l’Amour, de l’écoute, de l’empathie favorisant un mieux-être pour soi mais aussi pour l’Autre et en particulier vis-à-vis des personnes les plus fragilisées
Cette perception du monde m’a conduit à me former au métier d’Assistante de service social dès l’âge de 18 ans. Cela m’est apparu comme une évidence.
Tu as mentionné être également une artiste. Quel a été le déclic ?
C’est au cours de ma formation d’assistante de service social que l’amour de la peinture s’est révélée à moi précisément lors de l’intervention d’un art thérapeute qui travaillait en milieu psychiatrique. A la fin du cours, il nous a donné des feuilles à dessins, des pinceaux et de la peinture et nous a dit « Allez-y ! » … et depuis je ne me suis jamais arrêtée.
Fait-elle partie de ton activité professionnelle aujourd’hui ? Les personnes que nous accompagnons sont en difficulté, en situation de précarité pour certaines, voire de vulnérabilité. Lorsqu’elles se présentent à nos services elles peuvent avoir des appréhensions, la peur d’être jugées par exemple.Elles peuvent développer des stratégies pour ne laisser paraitre aucune émotion, elles peuvent être sur la défensive ou contraire rester muette. L’art permet de lever ces barrières, il facilite le lâcher prise, et laisse place à plus de transparence. |
|
Comment les exercices se déroulent ?
J’essaie par le biais de l’Art, d’accompagner des familles en difficultés éducatives. Il s’agit de proposer des ateliers artistiques et ludiques parents / enfants afin de mieux comprendre les interactions des membres d’une même famille pour un meilleur accompagnement. Les objectifs :
- créer ou recréer du lien parent/ enfant/ fratrie
- faire prendre conscience à chacun de ses capacités (estime de soi)
- montrer l’importance du respect des règles (déterminant pour le maintien de l’atelier)
- respecter l’autre et sa création, (ne pas se moquer et respecter le travail de chacun par exemple)
- faire prendre conscience aux parents de certaines difficultés mise en évidence par l’atelier
Exemple : Nous avons réalisé un atelier avec une mère de nationalité étrangère qui élevait seule ses trois enfants. Elle ne maitrisait pas couramment le français et ne savait pas écrire et c’est donc sa fille aînée de 11 ans qui gérait beaucoup de chose au sein du foyer (appels téléphonique, démarches administratives…). Dans le cadre de la réalisation d’un dessin en famille (sur feuille A3), cela s’est parfaitement reflété et ce de manière flagrante. En effet, c’est cette enfant qui décidait de tout : comment chacun devait se positionner autour de la feuille, qui devait utiliser telles ou telle couleur et quel espace pouvait occuper chaque dessin. Nous avons donc travaillé avec la famille en fonction de ce que nous avions pu repérer durant cet atelier.
Quelle est ton actualité ? Des projets en tant qu’artiste ?
J’ai beaucoup exposé mes œuvres picturales, photographiques et mes installations de manière individuelle et collectives lors d’exposition en Guadeloupe, en Martinique et dans la Caraïbes.
J’interprète également mes textes poétiques lors d’expositions ou festivals et je réaliser également des performances sur scène, au milieu de la foule ou en vidéo.
J’ai écrit en 2021 une pièce de théâtre intitulé « Coucou ! » (Édition Jets d’Encre), où je parle à travers l’histoire (fictive) d’une femme artiste, d’une maladie psychique chronique : la bipolarité. Mon but est de sensibiliser autour de cette maladie qui suscite encore aujourd’hui beaucoup d’incompréhension et de préjugés. C’est un message d’amour et de tolérance que j’ai voulu faire passer à travers ce monologue tout en poésie. J’ai écrit la suite le tome 2 qui sera édité prochainement.
Un conseil à donner ?
A l’EPSS, vous aurez de nombreux enseignements indispensables que vous garderez en mémoire durant toute votre carrière : ISAP, ISIC, droit de la familles, psychologie, travail de groupe, mise en situation, stages… vous allez acquérir des bases importantes.
Mais le monde du travail est un autre univers, et chaque lieu de travail est différent avec des organisations propres qui peuvent changer d’une année sur l’autre. Les pratiques évoluent, les lois et les dispositifs aussi (ainsi que les collègues). Vous devrez donc vous adapter par moment, répondre peut-être à des missions pour lesquelles vous n’avez pas été formés, vous pourrez peut-être vous sentir dépassés… mais tout s’acquière avec la pratique et l’expérience. Il est important de garder en tête le code de déontologie, le respect de l’usager et de ses droits, donc il est indispensable de vous documenter et de vous former régulièrement.
Mais ce qui est important aussi et que vous devrez garder en tête, ce sont vos droits, pour ne pas tout accepter par peur. Il ne faut pas VOUS oublier. Nous restons des êtres humains avec notre sensibilité. Si vous ne pensez pas à vous, à votre bien-être vous ne pourrez pas aider les autres au mieux.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur le parcours de Cécilia ?
📅 Prochain évènement |
Exposition picturale « ET L’AMOUR ? » du 30 octobre au 12 novembre 2022 à la mairie d’Argenteuil (95). |
💌 Envoyez-lui un petit message !
Site internet | Tiktok |